Quelques mois après la sortie de son quatrième album, Dino d’Santiago se produit dans les studios de Colors avec “Morna”. Un nouveau single profondément mélancolique et envoûtant.
En avril dernier, l’artiste portugais d’origine capverdienne Dino d’Santiago sortait « Kriola ». Un huit titres qui honorait l’héritage musical du Cap-Vert, tout en intégrant des sonorités contemporaines issues de l’électro ou de la trap. A l’image de « Morna », dont le titre fait référence au genre musical du même nom.
Née au Cap-Vert à la moitié du XIXème siècle, la morna est un style musical où s’exprime la saudade, une superposition de sentiments mêlant mélancolie, nostalgie et espoir sur des compositions douces et lentes. Mondialement connue grâce à Cesária Évora, la morna évoque le départ de quelqu’un ou quelque chose tout en invoquant le désir de retrouver ce qu’on a perdu.
Apaisant sa peine avec la morna, Dino d’Santiago propose une nouvelle déclinaison- toute minimaliste- de ce genre musical. Parcouru par les notes d’un instrument à cordes (le traditionnel cavaquinho ?) transfiguré par une pédale d’effets, l’instrumental intègre de puissantes basses dignes de la Roland TR-808, la boîte à rythmes qui a régné sur le monde de la trap.
Sur cette composition, dont le refrain rappelle celui de la chanson « Caruso » de l’Italien Lucio Dalla, Dino d’Santiago offre une interprétation remplie d’émotion en créole cap-verdien. Tout en honorant la tradition, celui qui évolue — écrit le journaliste Bertrand Lavaine — entre « Bob Marley et D’Angelo, Lauryn Hill et Cesaria Evora » propose une version 2.0 de la Morna en superposant le vocodeur à sa voix, puis en la mêlant à l’autotune. Avant de dévoiler la puissance de ses cordes vocales sur l’ultime refrain, achevant ainsi une performance magistrale qui exprime avec justesse l’éternelle saudade capverdienne.